Nous approchons de la fin du mois d’octobre et de la fête de Toussaint.
Depuis début septembre, nous avons mis beaucoup d’énergie à reprendre notre vie étudiante, familiale, associative et bien sûr ecclésiale.
Tout cela mêlé aux événements de l’actualité proche, nationale ou plus large : chez nous le lourd procès de ‘Mazan’, des signaux préoccupants concernant la pauvreté pour beaucoup de personnes. En France, un nouveau gouvernement et des décisions budgétaires qui préoccupent, des interrogations sur l’accueil de l’étranger. Au Moyen Orient, une guerre qui semble se déployer de plus en plus, et où tout chemin de dialogue semble désespérément obstrué.
L’Église aussi est touchée en son sein, dans son institution et dans ses relations. C’est toute la réflexion impulsée par le pape François avec le synode qui se tient à Rome en ce mois d’octobre.
Avec lui, comme évêque, je viens m’interroger et interroger l’Église locale qui m’est confiée.
Comment être une Église synodale en mission ?
Cette question est la seule à laquelle les membres de l’assemblée synodale ont à répondre. Comment être aujourd’hui l’Église que le Seigneur nous invite à être pour refléter au milieu des hommes et des femmes avec qui nous vivons l’amour étonnant que Dieu porte à toute personne ? Dans un contexte bien souvent bousculé, interrogé, que sommes nous invités à vivre pour être aujourd’hui cette Église missionnaire et en chemin ?
Cette question que les délégués au synode se posent au niveau de notre Église universelle, nous rejoint aussi localement. Nous nous interrogeons sur notre manière de vivre en communauté, de nous rassembler, de témoigner de la foi, de célébrer les sacrements et en premier lieu l’Eucharistie, d’accueillir la fraternité qui nous est donnée en Christ et de la déployer dans nos relations.
Bientôt des rencontres se vivront par doyenné avec l’équipe qui porte cette réflexion autour du père Charles-Bernard Savoldelli. Le discernement peu à peu va se préciser. Avec les membres des conseils pastoraux, demeurons attentifs à la réflexion proposée. Il nous appartient ensemble de discerner à quoi l’Esprit nous appelle pour répondre à notre vocation commune.
Ces derniers dimanches s’est vécue, dans bien des paroisses, l’installation liturgique du prêtre que je vous envoie comme pasteur, que je nomme comme curé. C’est un moment important pour la communauté qui accueille et perçoit la mission qui est confiée à celui qu’elle reçoit comme pasteur. C’est un moment aussi très important pour l’évêque que je suis, ou pour le Vicaire Général qui me représente, de percevoir de belle manière la personnalité de la paroisse à travers la communauté rassemblée. C’est à chaque fois un beau moment d’Église, où le Seigneur nous rassemble, nous nourrit de sa Parole et de son Eucharistie, nous comble de sa paix et nous envoie en mission. Un bel élan pour avancer. Merci encore à chaque prêtre qui a accepté ce déplacement. Merci aussi à chaque communauté et à chacun d’entre vous de vous laisser étonner et déplacer également par celui que vous accueillez et qui vous est envoyé.
Tout cela nous ouvre l’horizon. Le 29 décembre prochain, le Pape François ouvrira la porte sainte de sa cathédrale Saint Jean de Latran à Rome, et nous nous rassemblerons aussi pour ceux qui le pourront à la Cathédrale d’Avignon ce même jour pour, en communion avec lui, entrer dans l’année jubilaire et nous laisser animer par ‘L’Espérance qui ne déçoit pas’1. Il n’est jamais trop tôt pour entrer dans cette perspective qui appelle toute notre Église à se laisser renouveler par l’Espérance qui nous est offerte en Christ, mort et ressuscité ? N’hésitez pas déjà à lire, à méditer seul ou avec d’autres, le beau texte par lequel le Pape nous invite à ce que l’Espérance emplisse notre cœur.2
« Le prochain Jubilé sera donc une Année Sainte caractérisée par l’Espérance qui ne passe pas, l’Espérance qui est en Dieu. Qu’il nous aide aussi à retrouver la confiance nécessaire dans l’Église comme dans la société, dans les relations interpersonnelles, dans les relations internationales, dans la promotion de la dignité de toute personne et dans le respect de la création. Que notre témoignage de foi soit dans le monde un ferment d’espérance authentique, une annonce des cieux nouveaux et de la terre nouvelle (cf. 2 P 3, 13) où nous habiterons dans la justice et la concorde entre les peuples, tendus vers l’accomplissement de la promesse du Seigneur. »3
Que cet horizon nous donne déjà d’approcher avec grande joie de la solennité de la fête de tous les saints et de nous tenir en communion les uns avec les autres.
+ François Fonlupt
Archevêque d’Avignon
1. Bulle d’indiction Spes non confundit https://www.vatican.va/content/francesco/fr/bulls/documents/20240509_spes-non-confundit_bolla-giubileo2025.html
2. Bulle d’indiction Spes non confundit n° 25 https://www.vatican.va/content/francesco/fr/bulls/documents/20240509_spes-non-confundit_bolla-giubileo2025.html
3. Bulle d’indiction Spes non confundit n° 25