Homélie de Mgr Fonlupt pour la messe célébrée lors de la journée pour le Jubilé le 26 janvier 2025

26 janvier 2025

Frères et sœurs, l’Espérance ne déçoit pas.

Saint Paul nous affirme cela, lui dont nous avons célébré hier la conversion.

Et nous voilà invités avec toute l’Église, au long de cette année, à accueillir de manière plus approfondie ce don de l’Espérance.

Le 29 décembre, diocésains d’Avignon, nous sommes entrés dans l’année sainte, ouverte à Rome par le Pape François dans la nuit de Noël.
Dans notre diocèse, de la Basilique Saint Pierre à la Métropole Notre Dame des Doms, nous nous sommes mis en route en communion avec notre Église universelle pour devenir ‘Pèlerins de l’Espérance’ et nous laisser entraîner tout au long de cette année, dans un accueil de ce don qui nous est fait dans la mort et la résurrection du Christ et le don de son Esprit : L’Espérance, elle qui ne déçoit pas.

En ce jour, nous nous rassemblons à Carpentras pour vivre cette entrée plus largement, à la dimension de notre diocèse, pour laisser s’élargir notre cœur et mieux découvrir ensemble les divers lieux de nos existences et de nos relations où nous avons à accueillir et à vivre cette Espérance.

L’Espérance est à accueillir, car elle est un don. Elle vient de Dieu. Le premier Il nous aime. Le premier Il espère en nous. Cela, il nous le dit, et de manière définitive, en son Fils.

Dans sa mort et sa résurrection, la vie l’emporte sur la mort, et cela, définitivement. L’Espérance offerte ainsi, en sa mort et sa Résurrection, nous ouvre un avenir qui, déjà nous est donné même si nous ne le connaissons pas pleinement.

Saint Jean nous dit :

Bien-aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté’.

Cette espérance, nous la tenons comme une ancre sûre et solide pour l’âme (Heb 6, 19-), elle nous assure de la victoire de la vie. Prenant appui sur cette assurance, elle nous invite à regarder et à inventer le présent.

Ainsi, dans sa lettre d’annonce de l’année jubilaire, le Pape François nous invite à repérer que, dans notre vie, nous recevons de nombreux signes d’Espérance. Il attire notre attention sur tout le bien qui existe dans le monde pour ne pas tomber dans la tentation de se considérer dépassé par le mal et par la violence.

Prêtons attention à tout le bien qui existe dans le monde.

Aiguisons notre regard, et laissons le peu à peu se transformer pour ne pas passer à côté, de la beauté de la vie, de la force des relations, des chemins de dépassement et de réconciliation que vivent les hommes.

C’est l’invitation que je nous adressais à ‘scruter les signes des temps’ dans la lettre pastorale.

Je nous invite au long de cette année à nous attacher chaque soir à ne pas clore la journée sans laisser revenir à notre mémoire toute la beauté du jour vécu, à travers les événements et les personnes et dire en vérité, avec le vieillard Siméon :

« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »

L’Espérance est donc à accueillir. L’Espérance est à vivre car elle est une tâche. Et c’est elle qui nous fait inventer le présent en résonance avec le futur qui nous est offert. Elle nous permet ainsi de transformer nos vies, nos relations, le monde selon la promesse que Dieu déjà a accomplie pour nous.

L’Espérance en action est ainsi une puissante force de transformation de nos vies de nos relations, de notre monde.

Il y a donc des signes d’Espérance que nous avons à poser :

  • Servir la paix pour le monde, plongé une fois encore dans la tragédie de la guerre. Cela, largement bien sûr, mais aussi dans la proximité de toutes nos relations.
  • Regarder la vie avec Espérance. Consentir à l’accueillir, à la donner, à la servir avec attention et délicatesse de son origine à son terme naturel.
  • Être des signes tangibles d’Espérance pour de nombreux frères et sœurs qui vivent dans des conditions de détresse. Ceux qui sont privés de liberté, détenus, malades.
  • Soutenir ceux qui en leur personnes mêmes, représentent l’Espérance : les jeunes.
  • Il devra y avoir des signes d’Espérance à l’égard des migrants… à la recherche d’une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs familles.
  • Être attentifs à défendre le droit des plus faibles.
  • Les personnes âgées on droit aussi à des signes d’espérance.
  • Et la Pape conclue cette énumération en invoquant de manière pressante l’espérance pour les milliards de pauvres que manquent souvent de nécessaire pour vivre.

Bref, il y a de quoi faire pour manifester ce don.

Jésus a reçu de son Père, l’Espérance qui ne déçoit pas.

Il l’a déployée tout au long de son ministère, nous signifiant ainsi l’aujourd’hui de cette bonne nouvelle.

Être Pèlerin d’Espérance signifie donc pour nous de nous laisser à notre tour combler par ce don et le recevoir comme une tâche à déployer.

Au cours de cette année sainte, ce don nous est rappelé et renouvelé.

De manière définitive le Seigneur nous a manifesté son amour. Il nous le redit en cette année de manière particulière.

L’Église nous invite ainsi à nous laisser renouveler par l’accueil de cet amour, l’horizon qu’il apporte à nos vies ; et que l’Esprit nous donne de le déployer dans la relation et le service de nos frères.

Qu’il nous soit ainsi donné de franchir avec le Christ la porte qu’il nous ouvre, afin de ne pas rester sur le seuil de nos vies.

+ François Fonlupt
Archevêque d’Avignon