Nous nous retrouvons ce jour en notre cathédrale Métropole Notre Dame des Doms et de tout pouvoir, pour y vivre une célébration importante de notre diocèse, au terme d’une neuvaine de prière : la solennité de l’Immaculée Conception.
Le 8 octobre est aussi chaque année une date importante puisque est célébré en ce jour, l’anniversaire de la dédicace, c’est à dire de la consécration de la Métropole comme cathédrale du diocèse d’Avignon.
Anniversaire qui nous invite à nous rappeler que la cathédrale est l’église mère de toutes les églises du diocèse. Le lieu où nous célébrons les grands événements de notre vie ecclésiale (ordinations, engagements, consécrations… messe chrismale…) lieu qui nous relie à toutes les églises et aux paroisses, qui nous invite à élargir notre regard et notre cœur à l’ensemble de notre diocèse et à le porter dans la prière pour les chrétiens, les prêtres, diacres, les consacrées, les fidèles laïcs et largement tous nos frères et sœurs en humanité.
C’est à ce titre qu’elle comporte en son sein un chapitre de chanoines. Chapitre qui pour l’instant était composé de 4 chanoines, le père Daniel Bréhier, le père Jean Philibert, le père Pierre Averan et le père Jean Marie Gérard. Ils m’ont suggéré d’élargir leur groupe et j’ai donc appelé le père Pascal Molemb Emock, le Père Frédéric Beau et le Père Dominique Vallon. Avec le départ du père Bréhier pour le diocèse de Nice, mais qui n’en demeure pas moins pour autant chanoine de cette cathédrale, ils seront donc six pour assurer la mission de ce chapitre au sein de la cathédrale.
Le chapitre cathédral d’Avignon, fondé au 11° siècle exerce sa fonction dans la Métropole Notre Dame des Doms, selon les missions qui lui sont confiées par le droit et par l’évêque diocésain.
Il est le collège de prêtres auquel il revient d’accomplir les fonctions liturgiques plus solennelles dans l’église cathédrale.
Il est invité à prier pour le diocèse et les vocations, en corps à la cathédrale, aussi souvent que cela est possible, ou en union d’esprit et de cœur.
Porter ainsi le diocèse dans la prière, dans son aujourd’hui, dans la diversité de ses membres, dans son avenir. Porter les vocations, l’accueil de l’appel de notre Dieu dans le cœur des personnes, quelle que soit la diversité des réponses possibles.
Les chanoines portent d’une certaine manière la mémoire de la vie du diocèse. Ils ont aussi à se comporter comme un conseil de prêtres ; leur expérience pastorale invitant à les consulter pour les affaires importantes de la vie du diocèse, sans outrepasser la place des divers Conseils diocésains existants (conseil presbytéral, conseil des consulteurs).
Ils ont à veiller sur la continuité des traditions diocésaines en tenant compte de la situation présente et donc aussi à aider à oser aller de l’avant.
Ils ont leur place de droit dans la convocation d’un synode diocésain.
Parmi eux, j’aurai à nommer un pénitencier.
Je me réjouis donc de les rassembler en ce jour, d’élargir l’espace de ce chapitre, de remercier chacun pour son service, de sa disponibilité et de sa réponse.
Nous aurons ensemble à nous retrouver pour réfléchir de manière plus précise à la forme concrète que peuvent prendre ces missions que je viens d’évoquer.
Mais aujourd’hui, en ce lieu, à quelques jours de Noël, c’est auprès de Marie que nous nous retrouvons pour la célébrer en son Immaculée Conception.
Cette fête où nous la reconnaissons toute aimée de Dieu et préservée du mal depuis son origine, depuis sa conception. En cela, pas simplement préservée, mais avant tout comblée de de la puissance de son amour, comblée de grâce.
Nous sommes invités à contempler Marie immaculée en sa conception. Dieu prépare en elle à son fils une demeure digne de Lui.
Nous venons d’entendre ce beau récit de l’Annonciation en St Luc.
Nous, connaissons bien cette évocation de Marie au début de l’Évangile.
Et nous pouvons une nouvelle fois goûter l’étonnant de cette rencontre qui nous est partagée.
L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu à une jeune fille, une vierge… et le nom de la jeune fille était Marie.
De la part de Dieu il vient la saluer, l’appeler par son nom, entrer en relation avec elle et lui signifier ainsi combien elle est bénie de Dieu.
Dieu lui parle. Il se penche sur celle qu’Il appelle à Le servir, et l’invite à trouver en son cœur une réponse libre.
L’Ange entre vers elle comme en un temple ; il trouve en elle une disponibilité, une liberté ouverte.
Sa parole est alors invitation à la joie :
Réjouis-toi, toi qui es aimée de Dieu.
Et Marie reçoit cette parole, consent à cette joie.
Se découvrant aimée, elle se laisse aimer. Je ne suis rien hors de ton amour.
Et pourtant elle se demande ce que peut signifier cette salutation.
A quoi de plus grand son Seigneur est-il en train de l’appeler ?
Elle a trouvé grâce auprès de Dieu.
La voilà invitée à reconnaître ce don de Dieu et n’en rien retenir pour elle.
Dieu regarde Marie, Marie accueille l’exigence de ce regard d’amour.
Elle peut ainsi répondre ‘me voici ‘.
Elle accepte pleinement le don qui la saisit.
Son existence ne sera plus désormais que écoute, disponibilité, confiance et action de grâce au cœur même des tourments qu’elle aura à affronter.
Elle consent à ce don qui la traverse. Et ce don n’est pas pour elle, il est déjà pour nous et pour la multitude.
Comme elle le fera auprès de la jeune Bernadette à Lourdes, Marie pour nous se nomme. Je suis l’Immaculée Conception. Je suis en celui qui est. Je suis en Dieu : femme bénie.
Elle exulte en Dieu son sauveur.
Elle reçoit mission d’être la mère de tous les hommes appelés à devenir ce qu’ils sont : enfants de Dieu.
Marie est là, avec nous, pauvres pêcheurs. Elle est en Dieu. Mais ce Dieu est avec nous. Et elle nous dit de faire ce qu’il nous demande.
Accueillons une nouvelle fois l’Évangile de la grâce.
C’est la grâce de Dieu qui se tourne vers Marie.
La grâce de Dieu qui, en un enfant va rejoindre notre humanité.
La grâce de Dieu qui vient porter au monde le salut.
Que Marie nous donne une fois encore d’entrer dans l’accueil de ce don et de cette joie.
Qu’elle nous prépare ainsi à l’accueil de Celui à qui elle va donner vie.
Qu’elle ouvre nos cœurs à cette Bonne Nouvelle qui est pour tout le peuple.
Amen.
+François Fonlupt
Archevêque d’Avignon