Temps de l’Avent… de l’attente, temps où nous laissons en nous se creuser un espace pour recevoir, accueillir celui qui vient. Noël revient chaque année, mais Noël surgit dans nos vies de façon toujours nouvelle.
Dans ce temps qui nous prépare peu à peu à la joie de l’accueil, nous rejoignons Marie pour que son attente soutienne et accompagne la nôtre. Et au cours de cette neuvaine nous avons été invités à nous rendre disponibles pour, avec elle, nous ouvrir à Celui qui vient.
Marie, membre de ce peuple de la promesse, de ce reste qui attend le messie promis, le fils de David.
Marie disponible dans l’attente, la méditation, la prière, l’intériorité.
Marie qui est visitée, qui se découvre rejointe et toute enveloppée d’une promesse : « Tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. »
Marie, interrogée, « Comment cela va-t-il se faire ? », mais disponible : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »
Arrêtons-nous pour méditer cette interrogation qui survient : Qu’est-ce qui a pu l’ouvrir à une telle disponibilité ? Qu’est-ce qui lui a permis de laisser en elle l’espace à cette rencontre et l’a rendue disponible dans sa réponse ?
Marie reçoit une salutation : Je te salue, comblée de grâce. Si elle en est bouleversée, elle entend cette invitation à ne pas se laisser dominer par la crainte. Elle reçoit l’annonce de ce qui peut s’accomplir par elle. Elle ne s’arrête pas sur le comment… Elle se dit disponible.
Qu’est-ce qui a pu l’ouvrir à une telle disponibilité ? Sans doute cet espace ouvert en elle, qui la rend capable d’accueillir et de recevoir des paroles qui ne lui sont pas imposées, dont il dépend d’elle qu’elle les reçoive. Etonnante liberté de Marie et sa capacité à accueillir.
Car c’est bien Dieu, par son envoyé, qui prend l’initiative et Marie sait l’accueillir jusque dans sa chair. Comment vient-elle nous aider à accueillir, à consentir, à nous laisser déplacer par la rencontre d’autres, les événements, les situations ?
Demandons-lui de laisser se creuser en nous cette capacité à recevoir et à nous laisser entraîner vers du nouveau, à l’inverse de ce qui pourrait être repli ou défensive.
La réponse de Marie n’est pas subie, elle est disponibilité du cœur à s’ouvrir à cette interpellation qu’elle n’attendait sans doute pas de cette manière. Elle nous manifeste sa grande liberté qui lui donne de se laisser entraîner là où elle ne l’imaginait pas, d’être ainsi servante, servante du Seigneur.
Marie est rejointe par ce Dieu qui vient vers elle, qui vient vers l’homme. Et elle se laisse rejoindre au point d’accueillir le Verbe, la Parole de Dieu, jusque dans sa chair. Elle est comblée d’un don qui la déborde, qui la dépasse, qui est pour l’humanité. Elle reçoit pour donner.
Célébrer aujourd’hui Marie, dans le don qui lui est fait, et dans la source de ce don, son Immaculée conception, vient nous réjouir, et aussi nous interroger sur notre propre disponibilité à répondre à ce qui nous est donné, à nous laisser entraîner librement dans cette relation qui nous appelle et nous entraîne. Pour nous, pour d’autres, pour donner…
Marche avec nous Marie, sur nos chemins de foi, toi la première en chemin qui nous éclaire et nous entraîne.
+ François Fonlupt