Le 9 juin prochain les citoyens des pays membres de l’Union Européenne sont invités à élire leurs représentants qui constitueront le prochain parlement européen.
L’Europe, dans le contexte de l’après-guerre, est née d’un projet de Paix et d’une volonté de garantir la liberté et la prospérité, cherchant à associer dans sa construction les différents protagonistes qui s’étaient opposés. Elle a développé des lieux de solidarité et d’entraide, favorisant le développement des plus fragiles et consolidant les relations entre ses membres. Plus largement, elle est demeurée attentive à l’accueil de l’étranger, à la protection de l’environnement, au partage avec les nations en développement. Elle a ainsi construit peu à peu un modèle de gouvernance appuyé sur les droits de l’homme, la démocratie, l’Etat de droit.
Depuis 75 ans un chemin important a été parcouru et l’Eglise catholique l’a accompagné avec confiance. Il importe de le mesurer pour ne pas le laisser emporter par les vagues d’incompréhension ou de rejet qui peuvent se manifester aujourd’hui. L’Union européenne n’est pas parfaite, mais mesurons ce qu’elle a permis au long de ces années. Alors que des inquiétudes vives traversent nos pays et que des conflits violents peuvent facilement se déployer, le défi demeure de maintenir des relations qui favorisent l’estime réciproque et ainsi la paix. Il importe de continuer à déployer un chemin d’entraide, de partage, de solidarité, de fraternité.
Ces quelques lignes veulent nous inviter à prendre au sérieux la sollicitation qui nous est faite.
Notre première responsabilité est de prendre part à ce scrutin, cherchant à discerner dans la diversité des discours et des programmes ce qui va dans le sens d’une Europe de la ‘vie commune’ au revers de tout repli identitaire.
L’enseignement social de l’Eglise nous rappelle pour cela quelques principes fondamentaux : le respect de la personne humaine et de sa dignité, la destination universelle des biens, la sauvegarde de la maison commune et des conditions de vie pour les générations futures, la subsidiarité, la solidarité.
A chacun d’entre nous de discerner ce qui semble soutenir le respect et la dignité de toute personne humaine, la solidarité, l’égalité, la famille et le caractère sacré de la vie, le soin de notre maison commune.
Le devenir d’une Europe qui fasse droit à la diversité des peuples qui la constituent dépend de chacun de nous.
+ François Fonlupt
Archevêque d’Avignon